" Cyanotype - Bleu de Prusse " 

Tirage alternatif ancien - 1842

Photographie ferrique par tirage contact.

Un mélange de citrate d’ammonium ferrique et de ferricyanure de potassium.

Mis au point par Sir John Hershel 

Les parties exposées à la lumière UV se transforment en couleur bleu de Prusse.

Ce procédé est l'unique invention qui a servi pendant plus d'un siècle à reproduire des dessins.

Si vous aimez les petites histoires, nous vous invitons à lire tout le lien sur le légendaire  bleu de Prusse.       

https://www.bbc.com/afrique/monde-59637287

Des informations complémentaires et relatives à l'environnement se trouvent au bas de cette page.

Processus créatif

Je réalise mes cyanotypes à partir d'un appareil hybride. J'utilise mes photographies couleurs que je transforme en noir et blanc. Je travaille ensuite les valeurs de gris en essayant de me représenter mentalement certaines inversions chromatiques. Je travaille les contrastes et je retouche les zones susceptibles d'êtres surexposées. La pratique permet de tester bien de choses, c'est exaltant ! Beaucoup de techniques peuvent s'envisager à partir d'une multitude de combinaisons graphiques qu'il faut s'imaginer.

Je crée mes internégatifs sur du film spécifique, la chimie opère parfois entre magie et déception ! tout est une question de dosage, de test et d'expérience, l'esthétique recherché est propre au créateur. Cela fait partie des expériences de la science ...  Le résultat n'est jamais garanti car il dépend de nombreux critères :  
 

Type de film - intérêt photographique et contraste - Type d'encre - Météo - Saison - Horaire (pour l'exposition en extérieur) ou selon sa caisse d'insolation et ses lampes UV - Temps d'insolation - Temps du bain - Addition de peroxyde - Pression du rinçage - Quantité d'enduction - Nombre de couches enduites - Types de badigeons - Type de papier - Couleur originelle et grammage du papier  - Types de virages photographiques ...

Par expérience voilà les paramètres de base à prendre en compte. 

Sur l'exemple de la "Ford Anglia blanche", ci dessus vous pouvez apercevoir des pigments au niveau de la carrosserie, comme si la ferraille était piquée, rouillée. C'est une épreuve que j'ai réalisé avec délicatesse pour essayer de représenter cette aspect piqué. Lors du trempage de l'épreuve, il y a parfois des pigments (que j'appelle des dépôts) qui se détachent du papier et en manipulant le papier sous l'eau, vous pouvez les réabsorber sur la zone à encrer. Il faut observer, anticiper, imaginer sa photo, sentir que c'est le bon moment pour relever le papier et opérer ! c'est très instinctif !

Le temps entre chaque étape joue un rôle majeur dans la finalité du rendu !   
 

Le bleu de Prusse est profondément nuancé, parfois ciel, vert, ou marine, parfois profond ou délavé ... voir jauni selon le papier ou bien quand le rinçage n'est pas suffisant !

Il est difficile de restituer les bleus d'un cyanotype à partir d'une photographie prise avec un portable ou un appareil numérique, la saturation et les contrastes de ces types d'appareils sont trop lumineux et dénaturent un peu les couleurs, les rendant vives et rudes à l'oeil hors le rendu est souvent plus patiné et délicat, plus vintage aussi !

L'aspect d'un cyanotype est mate, les bleus sont tannés.

Ce qui fait l'authenticité de ce procédé, c'est son unicité ! un TIRAGE réellement UNIQUE !!!

Jamais vous ne réitérerez le même résultat et quand bien même des épreuves se ressemblent, les nuances et leurs intensités influent en permanence. 
 

Résultat : après 3 essais supplémentaires, je n'ai jamais vraiment retrouvé ce piqué sur la voiture, c'est donc la garantie d'une oeuvre unique ou la maitrise du résultat dépend de toutes les étapes et anticipation.     

Si vous aimez l'aventure, alors c'est fait pour vous! 

Durée de conservation : un cyanotype se conserve dans la durée si on en prends soin. 

Dès le départ, il faut rincer l'épreuve délicatement et en plusieurs fois, sinon elle continuera à jaunir à l'exposition (attention toutefois à la pression d'eau forte qui délave le rapidement le papier.

Il faut sécher soigneusement l'épreuve sur pince en l'orientant vers l'angle ayant le moins d'intérêt, un coin clair. Garder les teintes foncées vers le bas car en séchant l'eau régurgite et les pigments s'infiltrent dans les trames du papier, il y a des coulures qui tâcheront votre épreuve. S'en apercevoir à ce stade du processus, c'est irréversible!

Acheter du papier de qualité sans acide - Pas de lumière directe - Préserver sous vitrage - Un verre véritable conserve mieux l'épreuve qu'un verre plexiplass ou un  verre acrylique car il laisse moins passer les UV. La plupart des cadres du commerce sont en plexiglass ou en acrylique, d'après les fabricants, ils ne cassent pas ou peu!     

Environnement

Le citrate d’ammonium ferrique est sans risque particulier hors irritation et allergie.

Le ferricyanure de potassium est sans danger sauf s'il est chauffé ou mélangé à un acide 

- Des gants sont préférables lors des différentes manipulations -   

Pour l'évacuation des eaux de rinçage : le mélange est peu dangereux pour l’homme, mais le ferricyanure peut être nocif pour les organismes aquatiques.
 

Des solutions existent :

1 - le stocker en bouteilles ou en bidon est préférable puis le déposer en déchetterie locale avec la mention "bleu de prusse"

2 - Laisser votre bidon devant la fenêtre quelques jours surtout l'été. Un dépôt bleu se forme. Laisser s'évaporer l'eau naturellement (mais sans la chauffer surtout), une fois cette quantité de dépôt importante, confier votre bouteille à votre déchetterie. Pour les artistes, on peut aussi le réutiliser comme pigment dans les peintures à l’huile, ou en aquarelle !